On peut raisonnablement penser que tous les jours ou presque la majorité des français regarde une page d’information nationale. Une grande partie de française, également, va voter assez régulièrement.
Concernant le sujet très épineux de la grippe A, un sondage sur internet vient corroborer le sondage fait sur le nouvelobs, montrant que 1% seulement des français font prioritairement confiance au gouvernement. Ce même sondage révèle que 2% des français font prioritairement confiance aux journalistes. (27/09/2009, 08 HEURES 45)
http://www.medecine-et-sante.com/quiz/resultat.php
Cette petite différence peut être relativisée par le fait que la notion d’opposants au gouvernement n’existe pas vis-à-vis des journalistes.
Pour les 97% restants, la confiance se répartie entre médecins traitants (50.5%) et eux-mêmes (46.5%).
Que penser de ces chiffres ?
En qualité de médecin, je constate qu’il existe beaucoup d’informations qui nous laissent septiques dans le feuilleton médiatique « grippe A », mais aussi dans les lettres d’information professionnelles (journaux professionnels, Ordre, syndicats, ministère). Ces lettres émanent d’institutions pas réellement en contact avec le terrain. Actuellement par exemple, dans mon secteur, on ne voit plus d’affections évocatrices d’une grippe A standard. Pourtant le bulletin de veille sanitaire parle d’augmentation de cas en île de France, sans chiffrage et alors que ses chiffres nationaux révèlent une franche baisse de l’épidémie, baisse paradoxalement qualifiée d’état stable. Le doute sur, non pas la manipulation des chiffres, mais sur l’utilisation des diverses opinions pour arriver à ses fins, fait beaucoup plus que de nous effleurer : Négationnistes en tous genres, enjeux commerciaux, scoops multicolores, stock de vaccins à écluser, on ne devrait pas tarder à voir s'exprimer les vizirs qui veulent être calife à la place du calife.
Dans tout cela, la position des médecins généralistes a été oubliée. Nous sommes en première ligne, notre réserve retentit sur la population générale. Les amis médecins que je côtoie attendent tous avant de prendre la décision de se vacciner. L’attitude vaccinale la mieux partagée est de conseiller l’injection aux personnes atteintes d’affections sévères, sous réserve qu’elles aient fait au préalable le vaccin de la grippe saisonnière, et le vaccin contre le pneumocoque.
Au quotidien, les patients nous demandent notre avis et partagent leurs doutes. On retrouve dans leur scepticisme un panachage des manipulations et récupérations en tous genres précédemment citées. Le français moyen tousse dans ses manches et se noie dans les manchettes des journaux. Nous servons d’exutoire autant que de bouée de sauvetage.
Bref ces chiffres sont la résultante de la cacophonie ambiante. Le taux de vaccination montrera qui s’est avéré le plus persuasif parmi les protagonistes.